Entretien avec Sr. Agnes Granier, Supérieure Générale des Soeurs de Saint-André lors de la réunion conjointe UISG-USG (22-24 novembre 2023).

Le « Synode sur la Synodalité » ! Je dois avouer que je n’avais jamais utilisé ce mot auparavant ! 

Je savais bien qu’il y avait des synodes mais pour moi, ça allait plutôt dans les églises protestantes, où il y avait des synodes et donc des amis que j'ai, connaissent bien ça. Ce mot a fait irruption dans l'Église catholique pour ma génération, en tous les cas, et pour les plus jeunes. Mais ce qui a été intéressant c'est que sans qu'on s'en aperçoive vraiment, ça nous a mis en mouvement. 

Alors dans la congrégation par exemple, les sœurs qui travaillent dans les paroisses ou dans les mouvements de jeunes, elles ont pu collaborer ! Dans la congrégation on s'est rendu compte petit à petit que ça avait un effet sur notre manière d'être, surtout attentives à l'écoute. Et pour nous personnellement nous étions en train de préparer notre chapitre, donc c'était comme naturel de se mettre dans le mouvement de marcher ensemble, et le chapitre que nous avons vécu, a eu justement une qualité d'écoute et donc a été porteur de fruit où on sent bien que tout le monde était en marche ensemble.

Prophétie d'espérance c'est quand même un vocabulaire bien ambitieux, et je crois que il faut rester très modeste sur notre place de religieux et religieuse dans un monde qui est très cassé, très blessé, très vulnérable et pourtant dans le quotidien de nos vies, on fait face peut-être surtout à des manques d'espérance tout simplement dans la vie manque d'espérance qui fait que on ne veut par exemple pas donner naissance à un enfant parce que la vie sera ne sera pas belle pour lui ou qu'on veut raccourcir sa vie pour ne pas souffrir ou bien que quand les difficultés viennent, on change de projet, on change de vie … et là où je mettrai l'espérance… C'est vraiment l'espérance dans la vie et nous essayons en particulier dans l'accompagnement spirituel ou simplement l'accompagnement humain de donner du goût à la vie, à durer à travers les difficultés… 

Je pense que c'est le cœur du message chrétien : pouvoir traverser les difficultés, la souffrance ; voir la mort en étant porteur d'une promesse de vie. Et ça, ce ne sont pas des lieux d'espérance, c'est plutôt de l'espérance qui germe dans les personnes…C'est un jeune qui n'avait pas d'issu dans sa vie et qui tout d'un coup reprend le chemin ; c'est une famille qui se reconstruit ; c'est un malade qui reprend courage ; c'est un professionnel de la santé qui aussi reprend courage pour être proche des malades ; … donc je dirais plutôt que des grandes situations c'est oui l'espérance qui germe dans la vie.

L'importance c'est que nous avons besoin les uns des autres et que travailler ensemble sera témoigné que nous avons besoin nous ne lisons pas l'évangile de la même manière nous avons besoin les uns des autres nous avons le souhait de continuer je ne sais pas sous quelle forme.