Lors de la conférence sur la Protection et la Sécurité : Orientation sexuelle, Désordre et Abus tenue le 3 mars, la présentation de Brother Brendan portait sur la pédophilie et l’homosexualité ainsi que sur leur possible implication en tant que facteurs dans l’abus d’enfants. Le terme « prêtres pédophiles » est souvent utilisé en lien avec la crise des abus d’enfants par le clergé, mais cela est très trompeur, car très peu de prêtres et de frères qui abusent sont des pédophiles, terme diagnostique désignant ceux qui éprouvent une attirance érotique préférentielle pour les enfants prépubères, dont la plupart peuvent avoir une attirance adulte pour les femmes et non pour les hommes. 

L’étude John Jay (USA, 2004, 2011) a rapporté qu’environ 6 % des prêtres faisaient l’objet d’allégations crédibles d’abus et qu’à peine 5 % de ceux qui avaient abusé présentaient un comportement compatible avec un diagnostic de pédophilie. 
La question de l’orientation homosexuelle et des abus est plus complexe. Différents rapports de commissions d’enquête indiquent que 62 % à 85 % des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres et des frères sont des garçons, et que la majorité se situe dans la tranche d’âge de 9 à 14 ans, correspondant à un diagnostic de pédophilie. Plusieurs études montrent que 50 % à 83 % des prêtres et des frères ayant abusé s’identifiaient comme homosexuels ou bisexuels.

Certains rapports pointent l’opportunité comme facteur clé, puisque les prêtres et frères avaient accès aux garçons, notamment dans les écoles et internats. De plus, la théologie de l’Église concernant l’homosexualité, ainsi que les effets des attitudes sociales et ecclésiastiques négatives, qui considèrent l’homosexualité comme une maladie, un crime ou une déviance sexuelle, ont créé une culture de peur et de honte favorisant des comportements malsains. Le catéchisme de l’Église catholique continue de décrire l’homosexualité comme « intrinsèquement désordonnée ». 
Bien qu’une critique pertinente ait été formulée concernant ces deux hypothèses, il est également important de noter qu’une augmentation apparente du nombre d’hommes homosexuels parmi les séminaristes dans les années 1970 et 1980 – certaines enquêtes suggérant qu’environ 38 % des prêtres et frères pourraient être homosexuels – a coïncidé avec une diminution significative du nombre de victimes d’abus cléricaux après 1980. Très peu d’allégations d’abus sexuels commis par des membres du clergé, hommes ou femmes, ont été rapportées au cours des 30 dernières années dans le monde développé. L’UNICEF a relevé qu’environ 12 millions de filles sont mariées pendant leur enfance chaque année. Une recherche australienne (2023) a indiqué que, dans une enquête menée auprès de 1 295 hommes (dont 92 % s’identifiaient comme hétérosexuels), 15,1 % déclaraient éprouver des sentiments sexuels envers des enfants et 9,4 % déclaraient avoir commis une infraction sexuelle contre un enfant. La question des relations sexuelles avec des enfants de moins de 18 ans peut ainsi constituer un aspect de la sexualité de certains hommes et non uniquement celle des hommes homosexuels. 

Brother Brendan a également évoqué des motivations possibles pour l’abus de garçons âgés de 9 à 14 ans par des frères religieux, sur la base de ses propres recherches (2020/2022). Les auteurs pourraient être émotionnellement en phase avec les garçons qu’ils abusent et exprimaient un malaise à l’idée de se lier avec leurs pairs adultes. Les garçons plus jeunes, plus confiants et vulnérables, réagissaient davantage aux soins et à l’affection, tandis que chez les garçons plus âgés, le risque de rejet, la possibilité d’une réaction physique et la peur d’être dénoncés ou identifiés comme homosexuels – dans un contexte où cela pouvait gravement nuire à leur réputation – étaient plus élevés. 

Brother Brendan a souligné à plusieurs reprises que sa présentation s’appuie sur les recherches actuellement disponibles et qu’il était important de rester prudent dans toute conclusion. Il est indispensable de continuer à recueillir davantage de données afin d’atteindre des conclusions éclairées sur de tels sujets sensibles.